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2013.03.03

compréhension-appréhension # 9

prolofération.jpeg. - Copie.jpg

dessin de Marion Croze / mars 2011

 

 

accrochés au fil tendu par une femme- tes chaussons de nouveau né  ; il n'y a pas de vent ce matin un monde en amont irradie de t'attendre

 

accoudé sur la grand table blanche ton autre main posée bien à plat ; tu es un petit garçon ne désespère pas dans la grande pièce

 

face à la jeune fille aux yeux fermés ; agenouillés dans l'eau bleutée d'une bassine en fer vous peignez vos corps -respectifs ; passionnés de fleurs

 

tu vois comme la femme et sa peau sont dorées la pointe de ses seins durs au centre de territoires nus ; tu ne vois plus vos visages

 

entre ton reflet de pierre dans le bitume et quelques étoiles tu prépares l'accélération ; homme aux doigts souples musclé de ce qu'il sait

 

déjà tu prends ta tête ouverte entre tes multiples mains ; ralentir les yeux rougis retarder la bouche ouverte ; la nuit qui viendra est si froide

 

tu ôtes ta peau combinaison tu n'as que deux pieds tu n'as que deux mains tes cheveux de paille ; -on ne possède pas le temps-

 

ton visage -de profil- apaisé ; au soir de ton périple jusqu'où l'effacement jusqu'où tes couleurs ; tu es le monde en amont un matin

 

 

in Revue N4728 n°22, septembre 2012

 

extrait du recueil (un brin) mélancolique, La Porte, février 2014

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