2020.12.06
mayday : reprendre un texte tel que laissé tomber quelques années
extrait tel que publié dans le dernier N47 en automne 2017
…
marcher courir tomber se redresser et cætera tout ça c’est que dans la tête ton ventre avec tes désirs d’oiseaux
ce n’est pas qu’il a débarqué soudain comme ça sans peine sans mal dans mon champs lexical mais c’est que depuis la grande douleur par endroit par moment des cavités il est entré par là mes disparités mes yeux mes disparitions tout comme ciel (à titre d’illustration ou d’illusion) d’ailleurs c’est aussi ciel mais moins dans ce cadre-là et en ce qui me préoccupe m’accapare ici
laisse l’écriture enregistrer ta présence bouge pas avance juste un peu voilà c’est ça
voilà que reprendre déprendre à zéro la marche ce monde attendent-ils que tu te décides pour te se révéler autres si ta petite guéguerre ta grande peine sont-elles finies
au passé—on le voit bien—on ne survit
on ne voit pas—d’abord—sur la scène—que nous autres sommes nus—mais quand la lumière augmente—et que nous martelons le sol
mais laisse la donc faire la chose qui t’en veut te veut dit vouloir s’unir en toi écoute c’est peut-être elle
j’ai fait l’amour j’ai fais le mort t’étais pas né, bashung
mener se démener—faire se défaire—marcher démarcher—prendre se déprendre—nous lever nous étendre—aimer recommencer aimer—on n'a que peu de jours peu de nuits pour cela
partager donner à manger—nos verbes—aux oiseaux
se confier notre prochaine mort sur l’oreiller aux oiseaux ô oiseaux
to be was been—to become became become—to begin began begun—les premiers irréguliers
une réponse émotionnelle réceptive—aux stimuli—après exposition répétée et prolongée—une désensibilisation au langage envisageable—n’est-ce pas
simplifier les choses—effleurer—survoler
tu veux pas te taire deux minutes pour voir
les écrivants vivent meurent-ils—plus ou moins souvent—et/ou longtemps
pense y si tu tiens à voler
peut-être ne dois-tu pas parler de cette nuit dans laquelle tu marches ne dois-tu pas marcher de cette nuit dans laquelle tu parles
tomber—et retombées (nos pas dans l’oubli)
n’est peut-être pas très bien portant celui qui écrit ou n’est pas tout à fait oiseau n’est qu’une hypothèse
lorsque je passe ma main dans mon aile que sent-elle elle
on s‘en balance on s’en contrecarre
pas même—l'idée—la notion le concept la théorie le paradigme—le paradis—les paroles—les pas—ne suffisent
tu verras tu en redemanderas—Patouche la mouche
soient nos textes—en bout de nos mains—fragments moignons—temps sanguinolents—soient nos allées-venues et retours sans venir sont nos mouvements—nos avancées
ma parole t’arrêtes pas de pleurer viens pas pigner après
l’enfant ne sait pas ce qui le fait marcher—l’enfant ne sait pas ce qui le fait tomber
rattraper le mouvement de chute—tant que dure la marche—par l'autre jambe—à son tour projetée
hier deux corneilles parce qu’à ce moment-là je regarde de l’autre côté de la mer
se débarrasser—tuer le temps—se résumer en abstraction—ou en oiseau
la part muette qui nous fait volatile vient de t’écrire Isabelle P
on joue encore et toujours—à me vois-tu et—attrape-moi
ceux qui ne reviendront plus du ciel des chants des phrases qui parlent d’eux (qui étaient au moins deux)
nos paroles sont de se rejoindre—sinon pas la peine
rossignolet des bois rossignolet sauvage apprends-moi à parler la manière comment il faut aimer
il faut fermer l’abîme—la fissure—resserrer le propos aller jusqu’à l’os le nerf
termine déjà ce que tu commences (dit le père)
celle-ci est partie pour rester (dit la mère)
si tu n’aurais pas mourus avec ceux qui meurent tu fais quoi et qui
si seulement nous avions le courage des oiseaux qui chantent dans le vent glacé, Dominique A
écrire—opération archéologique—pour méthode d’investigation la prospection—marchant localiser les gisements prélever indices objets perdus oubliés ou abandonnés—faire émerger strates couches d’enfants—(avec un petit torchon humide bien appliqué sur les reliefs bien au bord) exhumer les vestiges dans le souci inconditionnel d’une auscultation non intrusive destructive—n’est-ce pas
allez cherche cherche encore
...
Publié dans TEXTES HORS CATEGORIE
2019.10.19
PARUTION DE DISSONANCES 37 / thème "L'IMPUR" / octobre 2019
dans le cadre d'une carte blanche à un(e) artiste unique, une mise en images
à propos et présentation
... C’est aussi à travers la photographie, le collage que je lis, écris, interviens et poursuis sourire. Je suis venue à nous ici avec cette phrase d’Herta Muller « Ecrire ou coller, aucune différence » (in « Sortir de l’impasse »). C’est peut-être ça oui sortir de l’impasse de l’expression/dépression. Découper-tourner-recoller le monde dans la recherche d’une prosodie visuelle.
Par nature le collage est impur ; hétérogène, hétéroclite, composite hybride, mêlé. Le collage « à la main » est opérer des gestes tout proches d’écrire, c’est-à-dire redire disjoindre, morceler, séparer, puis ou depuis ou dans un même mouvement rejoindre, lier, synthétiquement installer ailleurs, placer quelques parts, arranger (entre eux) des petits ensembles. Réparer peut-être des lieux des êtres. Il aura fallu déplacer/se déprendre des choses, perspectives, corps, totalement ou en partie, déployer les doigts qu’ils précisent ; comme ce serait une espèce de chirurgie plastique je fais attention. L’impur est dit altéré par la présence d’éléments étrangers, composés de sangs différents, indésirables ? Des dialectiques m’ont travaillée, traversées de l’impur/pur ; puissiez-vous les apprécier.
de cette série ©
tailles ; 20X30, 18X24, 14X20, 10X13
prélèvements-découpes in revues "Télérama", "Réalités", "sciences et avenir"
revue dissonances http://revuedissonances.com
revue de création et de critique littéraires thématique et semestrielle (parution : avril et octobre) dont les objectifs sont la découverte et la promotion de la littérature francophone actuelle dans tous ses états. veut présenter pour chaque thème des points de vue et des formes aussi divers que possible, des écritures fortes, des auteurs habités.
Publié dans en revues, en ligne, _COLLAGES série "Impur"
2018.06.26
collages série "(en dehors d'écrire) il m'arrive de distribuer des papillons" © / avril 2018
tailles ; 20X30, 18X24, 14X20, 10X13
prélèvements-découpes in revues "Télérama" et "Réalités"
feutres poska
"Ecrire ou coller, aucune différence", "Sortir de l'impasse", Herta Muller
... Au passage s’il y a quelques mots je les lirai volontiers s’ils sont beaux à regarder. Et puis, comme ce serait une espèce de bonheur, replacer-coller le corps dans un paysage, quelque part ailleurs que je surligne d’un peu d’or ou de blanc, d’autant plus qu’il y aura des papillons parfois pas toujours. (comme ce serait une espèce d’écriture iconique). Bientôt je n’aurai plus de papillons dans ma besace, alors je sectionnerai des membres de phrases.
#60, format 20X30 ©
#33, format 18X24 ©
#29, format 10X13 ©
#24, format 14X20 ©
#15, format 14X20 ©
#13, format 14X20 ©
#8, format 20X30 ©
#1, format 20X30 ©
Publié dans _UNTITLED COLLAGES SERIE I
2018.04.29
Equivoxes mars 2018, Le Pot aux roses, Quimper
Avant hier et hier Le Pot aux Roses, c'est encore aujourd'hui Katia (Bouchoueva), russe de Grenoble très Ok avec ses anges, chemise et ongles rouges, elle et nous autres de son énergie, et Kossi (Efoui) très mince un autre notre monde grosses godasses et tatouages comme notre passé et/ou notre futur, mains ornées de bagues touareg ou d’Afghanistan parlant des femmes, de leurs lèvres, et des hommes et de l’invisible pour faire une enfant, et un petit peu lui et moi parler encore d’il n’y a pas que les livres un joint d’herbe sous l’arbre qui finalement n’est pas un acacia, et Virginie (Gautier) lisait son regard précis sous le grand arbre ses paysages confiant références, rencontres et doutes affirmés sous le regard de maris et d'amis et d'enfants et pas que à l'approche (voix qui désire aller quelque part) comme une circulation, que cela est encore plus beau alors que Ktaja (Fleig) dansait pendant que Ktaja (Fleig) dansait, nous autres écoutions regardions comprenions, et celle qui comme Zones intimes à Défendre (c'est elle qui le dit) Frédérique (de Carvahlo) a lu aussi dans la pénombre ressemblait à Patti Smith cheveux tout blancs (les miens commencent) et m'a dit plus tard il faut finir les textes. Et cette femme dont je ne me souviens pas le nom et qui ne désire pas je crois que l’on retienne son nom qui chantait-criait-pleurait-riait-se taisait déjà accompagnée, s’accompagnait de trois notes faisant vibrer trois cordes d’un instrument sans aucun doute africain : Il y a des jours d'équilibre, il y a des jours où le lendemain et l'après lendemain on pleure, des choses sont arrivées. Si bien que je me dis : nous sommes des gens nous les humains les connaissances et tant de spécialistes alors il y a-t-il quelqu’un qui saurait me dire pourquoi mon père appelait ma mère Claudie alors que toute le monde l’appelait Marie-Claude. Et pourquoi si ne j’écris pas cela quelque part je vais mourir.
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