2013.07.01
dedans-dehors # 30
photographie / Corinne LL 2013 / St Nazaire-Paris
vue la rapidité il y a de grands draps étendus dans son paysage
est-ce donc aujourd'hui la tournée de blanc, la grande lessive
Publié dans _DEDANS-DEHORS-FRAGMENTS
2013.06.24
Recueil / Les multiples passages / Editions Eclats d'encre
© Les multiples passages, mars 2013, Editions Eclats d'encre
Au fil du deuil et de la disparation, poème narratif se faisant dans le mouvement alterné de séquences de vers brefs et de passages en prose. Les multiples passages, la matière poétique, une érosion.
la mer
un café pas trop serré sur la petite table en acajou de ta mère, être là précisément où et quand bondit la lumière, puis s'étire lèche ses pattes, aujourd'hui lire le journal presque en entier, le cœur vibrer encore, tu ronronnes presque, pourtant tu n'aimes pas les chats
les premiers jours d'automne
les escaliers
assis en attendant que je rentre dans l'ascenseur "profite de l'existence", comme c'est long tu ajoutes "moi j'ai bien profité", debout dans la cage je ne suis pas d'accord avec les deux phrases, on va se perdre d'abord toi
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L'éditeur; Sandrine Fay;une grande force, on en ressort pas indemne.
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Une note de Jacques Josse (Editions Wigwam); Les multiples passages, poèmes de deuil mais également belle et toute présence d'une écriture juste et ciselée que j'apprécie.
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Une note de Cécile Guivarc'h (site Terre à ciel)
Aux éditions Eclats d’encre, Corinne Le Lepvrier a également publié Les multiples passages. Dans ce livre au père, on ne sait pas d’emblée ce que la langue cherche à nous dire. On s’en approche parfois mais on n’en est pas toujours sûr. Il y a ce « tu » qui nous sème le doute et c’est au fil des pages que cela s’affirme. La langue va par à-coups, comme la mort arrive pas à pas. Elle se trouve parfois dans un sas ou contre une paroi car se heurter se peut souvent. Ici, la langue ne cherche pas mais restitue la fin de la vie d’un homme, ses derniers mouvements, ses dernières paroles. Tout tient dans ces derniers instants, avec cette tentative de retenir ce qui peut l’être encore. Les petits détails anodins et les bouts de phrases prononcées au quotidien donnent pourtant vie au texte. Dans la dernière partie, vient le temps de l’absence et de la disparition. Et pour le dire, les images sont belles : « un arbre construit son ombre ». Beaucoup d’émotion dans ce très beau texte. « Le vide existe-t-il ? ». Corinne Le Lepvrier écrit « combien de fois écrirai-je ce texte ? », car elle écrira encore et creusera le sillon.
Commande de l'ouvrage
prix du livre : 12€
Numéro ISBN : 978-2-914258-80-7
auprès de l'éditeur Eclats d'encre
01.34.93.40.71
http ://www.eclatsdencre.com
également chez votre libraire ou sur les sites
> www.fnac.com <
> www.amazon.fr <
ou auprès de l'auteure (auquel cas dédicacé) par mail
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Une dédicace de l'ouvrage aura lieu lors du marché de la poésie de Paris en juin 2013
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***
le drap long jusque sous ton cou, tes mains maintenues serrées frêles, mieux vaut laisser la tête dans l'axe du corps, on ne sait jamais, un soupir, une pensée peut-être
allongé
un équilibre
un centre
un peu
des feuilles sèches et des châtaignes disposées sur la table de nuit, te saisir étendu à côté de l'automne, des dessins des enfants au mur, te saisir troublé au côté du temps
***
depuis quand les arbres sans feuilles
en automne
quand est-ce -que ça commence-
qu'on meurt
ça est là à un moment
donné
pris
on s'arrête lorsqu'on est arrivé
ça tombe sous le sens
on tombe
***
le moment précis où l'on se laisse tomber
on a jauni, on a la souplesse d'une feuille, le bouleversement des structures, on ne tient plus, yeux ouverts ou fermés tombent, ça n'a plus de perception de sensation d'être là, trop d'ombres en soi il fait froid, coups portés de l'intérieur, tant de choses déjà mortes, on est prêt, ce silence qui se veut en dedans, il n'est pas encore envisageable de mourir encore davantage, on est que contenu à ce qui n'existe plus, on avait dit qu'on le ferait, mourir,
ou (inclusif) bien
le moment précis où l'on tombe
le vent dans l'arbre, le poids d'une goutte de pluie, la fragilité des attaches, on n'est plus tenu, yeux ouverts ou fermés tombent, ça n'a plus de signification de direction d'être là, trop d'ombres autour de soi il fait froid, coups portés de l'extérieur, les oiseaux ne viennent plus, les autres sont prêts, ce silence qui approche, par la force des choses, on est que contenant à ce qui n'existe plus, on nous avait prévenu, c'est une saison pour mourir,
mourir de soi-même
mourir du reste
ça a toujours été ça
on meurt parce qu'on meurt
**
Publié dans Les multiples passages
2013.05.28
Plaquette / -36° édition -la vachette alternative-
© suis-je ta femme seule bleue dans l'eau limpide, - 36° éditions, collection 8p46, mai 2013
je suis la femme debout au comptoir d'un bar buvant du vin
je suis la femme à chapeau en compagnie d'une autre femme à chapeau
je suis la femme vêtue de noir adossée contre le mur intérieur d'un théâtre
je suis la femme en jupe un livre posé sur les genoux seule passagère d'un compartiment
je suis la femme déshabillée assise sur un lit d'hôtel face à une trop grande baie vitrée
je suis la femme allongée sur un transat à côté d'autres femmes allongées sur un transat regardant le gris de la colline ou bien le bleu du ciel
je suis la femme attendant un homme sur une plage attendant que son chien ramène le bout de bois qu'il avait jeté
suis-je ta femme
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présentation par l'éditeur / Que veut dire être femme entre le désir d'aimer et aimer le désir, dans l'intervalle fragile qui sépare l'autre de soi. Corinne Le Lepvrier aborde ce sujet avec délicatesse supportée par un rythme intérieur entraînant. LG
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3 euros
commande auprès de l'éditeur
http://www.edition-36.net/8pa6.html
ou de l'auteur
Publié dans suis-je ta femme seule bleue dans l'eau limp
Anthologie personnelle -en partage avec le blog de l'association matière à mots-
Publié dans anthologie (personnelle)
2013.05.25
Cupid, Kat onoma
(en version accoustique)
Publié dans du son | coups de tête, coeur, ventre
2013.05.01
vases communicants avec Lou Raoul | 3 passages-textes | février, avril, mai 2013
photographie de Corinne LL / Irlande, Baie de Dingle, 2008
J'ai le plaisir d'accueillir dans le cadre du dispositif "Vases communicants", Lou Raoul.
Tiers Livre (http://www.tierslivre.net/) et Scriptopolis (http://www.scriptopolis.fr/) sont à l'initiative du projet de vases communicants : Circulation horizontale pour produire des liens autrement. Programme qui a démarré le 3 juillet 2012.
Un échange poétique, littéraire, "chacun écrit sur le blog de l'autre" ; quelque chose qui s'écrira durant un temps non défini ; par voix de conséquence -les textes déposés se faisant d'une manière ou d'une autre résonances-
Présentations sont faites. On démarre le 1er février 2013 ...
vers le blog de Lou http://friches-et-appentis.blogspot.com
vers "le fédérateur" des échanges ; Pierre Ménard ; Liminaire http://www.liminaire.fr/liminaire/article/les-vases-communicants
tu te garderas et quoiqu'il advienne
à la fenêtre de la chambre haute
- crois-moi -
et si tu as bifurqué dans les lits de la contre-allée là où maintenant
tu ne t'assieds ne t'allonges ni plus rien
toute la nuit tu es une renarde
- ta langue humide -
qui me parle
(ce que tu me dis)
mais ta voix de plus en plus faible
je ne t'entends pas, je dis, je ne sais pas te mentir
un dimanche c'est le soir
les quatre tours du quartier sont tombées avec le tout
ça veut dire les deux mortes et
(ce qui reste sans nom)
quand je te dis que je ne t'entends plus
et que mes yeux sont vers toi à la fenêtre où tu te
- je m'en prie aussi -
garde-nous rassemblées
Lou Raoul / pour Vase Communicant du 1er février 2013
parfois ce n'est pas une chambre
mais toujours c'est
haut
à la fenêtre gerbière pour accéder une échelle
- son bois gris -
de coups de pied tu la fais parfois basculer
ronces broussailles par-dessus
notre presque silence couché rythmé
par tes jambes avec de la laine
par tes jambes avec de l'orage dans un champ de blé
par-dessus notre presque silence sourd à
(you're so hard to reach)
quand le froid nous serre
longtemps sur ta taille mes mains sur ton nom
ou dans tes cheveux longs à défaire
Lou Raoul / pour Vase Communicant du 5 avril 2013
le cheval fauve je le retiens
là où j'attends la question de ton temps ces mots de ta bouche
par la fenêtre ça me va bien
de creuser la lézarde tu cesses
peut-être en murmurant en fredonnant vers moi ces mots
je t'entends plus distinctement alors vas-y
sur mon visage la jeunesse acceptée de tes lundis alors viens
tu respires épaules coudes poignets à tout le soleil
étrange étrangère à mes froids feux de paille tu fais bien
mieux
(be kind to yourself)
autrement et un autre hiver à nous remercier dirons-nous
tes pâles paupières nous entrouvrent
-crois-moi-
et notre allant encore
Lou Raoul / pour Vase Communicant du 3 mai 2013
Publié dans vases communicants
2013.04.28
Je nage, Deleuze, Rodolphe Burger
Publié dans du son | coups de tête, coeur, ventre
Tante Elizabeth, Rodolphe Burger, Olivier Cadiot
Publié dans du son | coups de tête, coeur, ventre